Jacqueline Plent a éduqué en tant que famille d’accueil Dakota puis Falcone, deux chiens guides d'aveugles qu’elle a adoptés quand ils ont atteint l’âge de la retraite. Cet engagement a marqué sa vie et lui a permis de belles rencontres.

Comment êtes-vous devenue famille d’accueil ?
En 2008, l’émission 30 Millions d’Amis avait fait un reportage sur l'école de chiens guides d’aveugles de Paris. J’étais au chômage à l’époque et j’ai eu envie de faire quelque chose d’utile. J’ai trouvé cette cause particulièrement belle. J’habite sur les hauteurs de Nice et j’avais eu l’occasion de passer près de l'école des Chiens guides d’aveugles de Provence Côte d’Azur Corse, près d’Eze. J’ai ensuite rempli un questionnaire en ligne pour proposer ma candidature, puis une animalière de l’Association est venue à mon domicile pour voir les conditions d’accueil des futurs élèves. Une année s’est écoulée avant de recevoir notre premier chiot, Dakota.

La séparation n’a-t-elle pas été trop dure ?
Dakota a été remis à Jean-François, avec qui nous avons sympathisé. Cela a été difficile de le laisser partir, mais nous venons régulièrement aux nouvelles  Si bien que lorsque Dakota a atteint l’âge de la retraite en 2018, Jean-François ne pouvant pas le garder, il nous a été proposé de l’adopter. Dakota me faisait une telle fête lorsqu’il me revoyait, c’était le meilleur argument ! Il a tout de suite repris ses habitudes à la maison et s’est très bien adapté à la retraite. Il est décédé en fin d’année 2020.

Cela a-t-il marqué la fin de votre aventure en tant que famille d’accueil ?
Non, Falcon, un berger australien que nous avions aussi eu en pré-éducation tout petit, est revenu chez nous l’année dernière ! Il a guidé Émilie pendant des années. Comme Jean-François, elle ne pouvait pas le garder et ses parents non plus. Falcon a donc fêté avec nous ses 12 ans en début d’année. Plus sensible, il a eu besoin de quelques semaines pour se réadapter à la maison. Aujourd’hui, il vit une vie tranquille de retraité. Nous avons aussi Goldwin, que ma fille avait accueilli en tant que famille d’accueil mais qui avait dû être réorienté pour un problème cardiaque. En tout, nous avons pré-éduqué 8 chiots.

Qu’avez-vous appris de cette belle expérience ?
Falcon et Dakota ont vécu chez nous quand ils étaient tout petits, et ils ont repris leurs habitudes. Aujourd’hui, mes activités professionnelles ne sont pas compatibles avec la pré-éducation d’un chiot. Mais j’attends la retraite pour renouveler cette aventure et je serai prête à prendre un chien retraité que nous ne connaîtrions pas. Leur offrir une belle fin de vie, à la campagne, c’est un bonheur. Ce sont des chiens qui ont tellement donné. Outre la satisfaction personnelle d’avoir été un des maillons de cette chaîne de solidarité, l’adoption d’un futur chien guide procure aussi l’occasion de faire de belles rencontres : les maîtres, bien sûr, mais aussi les autres familles d’accueil et les éducateurs.

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